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14 novembre 2009

Cela fait SI longtemps.

Cela fait si longtemps, si longtemps que je ne l’ai pas vue. La dernière fois, elle souriait et ce sourire avait tout d’un adieu. Son visage, d’une pâleur cadavérique, ne me faisait plus peur depuis longtemps. Je l’avais observée tant de fois ... Et pleurée. Il y a des choses qu’on ne dit pas, qu’on se contente de faire ou de penser. L’aimer, l’adorer, la haïr. Tous ces sentiments en faisaient partie. Je ne savais rien, j’hésitais, et mes mains moites tremblaient toujours en sa présence. C’est qu’elle brillait si fort ! J’avais peur, moi. J’avais peur de la briser, de mal agir, de la décevoir. Entendait-elle mon cœur cogner dans mon corps, le marteler d’émotions confuses ? Dans ces moments, je me sentais comme un oiseau en cage, qui tente désespérément de s’envoler au loin. Au loin.

Et puis, des fous, on en voyait tant aujourd’hui ! Je n’étais pas le seul. Elle non plus. Ceux dont l’esprit dérapait trop facilement, c’était nous, ça, c’était nous ! Nous luttions fort, pour que l’ombre n’engloutisse que la cime de nos rêves. Mais rien n’y faisait. Des illusions, encore et toujours. Ma vie, sa vie, la vôtre, peut être. Je n’oublis pas. Et pitié, dites moi que vous non plus. Je ne veux pas qu’on me comprenne. Je ne veux pas qu’on m’aime. Je ne veux rien. A peine elle. Si. La retrouver, oh oui, la revoir ! Sentir le parfum de ses cheveux dans le vent, tel une brise en été, qui réchauffe. Je ne l’aime pas, c’est certain. Son sourire, son cœur, ses mimiques, sa voix, son corps, ses mots, ses gestes, son passé, oui. Mais elle ? Elle, bien sûr que non ! Qu’était elle, au juste ? Je ne sais.

Et j’ai fui. Tout le temps. J’ai couru, marché, rampé, escaladé, sauté, accéléré ... Puis, comme tout le monde, je tombe. C’est dur de se relever. Alors je demeure au sol, qu’il soit glacial ou brûlant. On n’a pas idée. Mes membres, désarticulés, m’ont soutenu un temps. Mais eux non plus n’en purent plus. Alors j’étais seul et là, je le savais pertinemment. Mais la solitude, à tout prendre, je la préfère à l’absence. Rien à voir. La solitude, c’est une présence. Elle nous accompagne et nous sommes seuls à plusieurs. Déjà, il y avait moi. Et mon corps. Et la solitude. De seul, je devenais trois. Et l’absence, alors ! L’absence, oui. Qu’est ce ? Je dirais un vide. Je dirais un trou dans le cœur. Je dirais un silence. Je dirais un néant. Je dirais la mort.

Elle ne m’a pas quitté. Simplement, elle partit pour ne plus revenir. On pense que je fis des erreurs. Mais non ! Non, je ... Je n’ai pas pleuré. C’est important, en plein désert de ne pas pleurer. Quand j’avais froid, je mettais ma couverture sur les épaules, et ça me réchauffait un petit peu. Mes paupières retombaient et je pouvais enfin voir. Son sourire. Celui que je n’ai pas vu depuis si longtemps, si longtemps.


Paradose.

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Commentaires
O
C'est très beau et triste à la fois. J'adore toujours te lire. <br /> <br /> <br /> Ps : J'ai mis quand même un temps avant de deviner qu'il fallait surbriller le texte. ^^
L
Je connais quelqu'un, qui, à ce moment précis, vient de lire ce texte et a l'air très con, avec les larmes aux yeux au milieu du CDI.
A
J'y crois.
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  • Tu écris et là, juste là, tu te sens en vie. Le souffle, le souffle murmure et les mots se reposent là, ils déchirent, ils tanguent, ils brûlent de passion, de vie ! Ils brûlent d'une vie blanche et profonde. Voyez.
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