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20 mars 2011

[Les Rimbeaudelaires d'ALAMO.]

        Tu n'avais, je me souviens, qu'une obsession. Combler le vide. Toujours, le combler. Le bourrer d'un tas de choses, auxquelles tu attribuais une importance qu'elles ne méritaient pas. S'occuper, fermer les yeux pour ne pas voir que c'était impossible. On ne peut pas remplir le néant comme cela. Trop facile. Il suffirait de quoi ? D'apprendre mille choses, de croire tout savoir du monde & mieux s'ignorer soi-même ? Non. D'aider l'Humanité, de baisser la tête avec modestie, & de se dire " Je suis utile pour quelqu'un " ? Non. Tu ne pouvais rien faire. Tu pouvais lire, étudier, écouter, parler, tuer chaque soupir du silence à coup de grands éclats de rire, devenir grandiloquent alors que tu te sentais pitoyablement minuscule, bien sûr, tu pouvais faire semblant, mais tu savais, mais tu sais, que ce n'est pas la solution. Que la solution est ailleurs, non, que la solution n'existe pas. Tu m'entends, tu me lis, tu me comprends, maintenant ? Il n'y a pas la moindre solution. Tant pis. Fin. Tu es vide, oui, et alors ? Tout le monde est comme toi, tout le monde passe sa vie à errer, à se mentir, à parler d'absurde pour mieux cacher l'illusion. Tu revisites tes priorités. Gut, sehr gut. Und dann ? Was könntest du jetzt machen ? Weinen ? Du weinst immer. Jedes Tag sehe ich dich weinen. Dein Herz hat gebrannt, es bleibt nichts. Alles ist zerstört, dein Leben hat alles kaputt gemacht ! Danke, Leben, danke ! Mais quoi ? Tu penses qu'en hurlant, tout ira mieux ? Non. Tu essayes de faire quelque chose de joli, qui ne baffouille pas trop. Tu as des phrases qui te viennent à l'esprit, tu les gribouilles dans un coin de ta tête & aussitôt l'oublies. C'est dommage, tu écrirais ou dirais de jolies choses. Doof.

 

       Maintenant tu lis. Tu notes quelques citations sur du papier, c'est plus sûr que ta mémoire. Tu sais que le passé devient néant très vite. Que tout devient néant, que tout est néant. En toi, quelqu'un respire ? Dis-moi, ce coeur que tu prétends sentir palpiter en toi, a-t-il un seul jour eu l'idée de te faire vivre ? Les vagues des plus grandes tempêtes. Les premiers rayons du soleil. Le chant des oiseaux le matin. La brise chaude de l'été. Le craquement de la neige sous tes pas. Le goût du café au réveil. Les pâtes dégoulinantes d'huile. La lourde couette que tu abats sur tes épaules. Se recroqueviller sur soi-même. Attendre un signe & trouver le silence. Les pommes. Essayer de lire & sentir son esprit partir ailleurs. Rêvasser. &, un beau jour, enfin ; aimer quelqu'un.

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Commentaires
H
Nein.
.
Kennen wir uns ?
H
Ich bin Jack's grinsende Rache.
.
Wer bist du ?
H
Ende.
.
  • Tu écris et là, juste là, tu te sens en vie. Le souffle, le souffle murmure et les mots se reposent là, ils déchirent, ils tanguent, ils brûlent de passion, de vie ! Ils brûlent d'une vie blanche et profonde. Voyez.
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