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18 avril 2012

Es gibt kein Ende, weiBt du ?

Je n'avais pas vu le soleil se coucher, ce jour-là. Il pleuvait. Si fort. Nous voyions de grands traits de pluie déchirer le ciel, les murs. Ce ciel d'un blanc opaque et transparent. Et la pluie tombait, elle saccageait tout. Je la vois encore, tellement rude. On n'a pas idée de frapper ainsi. Elle se révoltait contre un vent, un vent qui ne voulait qu'une chose : la pousser loin, loin, va t'en pluie, va t'en, je t'en prie, tu m'inondes, tu me tues, tu mes noies, tu effaces, oui, effaces, efface encore, tout ce monde empeste. Lave-moi de tes larmes, je t'entends pleurer dans les bras du vent, tu souffles contre lui, tu n'as que faire des parapluies, des toits, tu t'abats sur eux avec cette folle détermination, cette folle envie de tout briser, de t'infiltrer partout ! Je te vois, je te regarde, je te sens, ce jour-là, je te sentais plus que tout, souviens-toi, il n'y avait plus que nous. Ma main tremblait légèrement tandis que la déchirait. Épuisée, tu reprenais ton souffle, ne tombais que par gouttelettes. Et c'est alors que tu étais la plus douloureuse, parce que ces gouttes que tu laisses s'échapper des failles du ciel, ces gouttes, je les sentais fatiguées. Fatiguées de toute cette peine, de tout ce dont elles avaient été les témoins. Ma peau, mon corps, tous se laissent faire, tous se laissent pleins de toi, pleins de cette froideur impassible. Je n'ai pas oublié. La nuit est tombée, la pluie a cessé, et je suis restée là, à attendre le retour d'un ciel blanc, le retour de l'eau, de l'air, du vent, de la vie, pitié, de la vie, où est-elle, celle-ci ?! Tout est donc parti ? Je ne sais. A ma fenêtre, protégée de tout cela, je retiens mon souffle et l'observe couler. Elle n'est plus bleue, elle n'est plus rouge, quelle est donc cette étrange couleur, ce son qui parvient à mes oreilles, comme un murmure, à peine perceptible ? Le vent ne passe pas à travers la vitre. Seul le froid s'infiltre, seul le froid glacial, je n'ai jamais plus chaud, toujours je tremble, je frissonne, les mains sont gelées, elles n'osent bouger, plus un mouvement tandis que la pluie tombe, tandis que les voix hurlent, tandis que le cœur bat, tandis que les corps dansent, se prennent, se chevauchent, se percutent et s'abîment. Pas un mouvement ici, le monde défile, le monde se moque, le soleil revient et l'illumine lui seul, mais toi tu restes coît, que pourrais-tu bien dire après tout ? Tel la pluie, tu te fatigues. Les gouttelettes se promènent sur tes joues, elles les redessinent presque avec tendresse. Regarde ton œuvre, regarde-toi, je te regarde, tu ne me vois pas, je t'appelle, tu ne m'entends pas, peut-être ne le souhaites-tu pas ? Vois, vois, je ne sais plus ! Que sais-je, que sais-tu, que savons-nous, ciel !, la pluie a cessé, le soleil menace de revenir, non, non, ombre, reviens, j'ai si peur de la lumière, va-t-elle enfin éclairer nos mensonges ? La vie s'est perdue quelque part, il faut la retrouver, dans les mots, dans les yeux, dans les mains, dans les jambes, marche ! Oui, marche, cours, danse, cris, chante, ce flot inconsolable, sur ton visage, ce fleuve, cet océan, ce raz-de-marée n'a rien inondé, tout est resté intact sous la couche de glace, de marbre, de gel, qu'importe, tout est là ! Le souvenir demeure, le souvenir d'une vie, d'une vraie, d'une belle vie, joyeuse, heureuse, rude et intense. Reviens, reviens, je t'en prie, reviens, tu l'entends cette voix au fond de ton cœur, ce battement timide et silencieux qui n'ose qu'à peine t'appeler mais que

fais-tu? Mais qu'

attends-tu ? Vis.

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Commentaires
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  • Tu écris et là, juste là, tu te sens en vie. Le souffle, le souffle murmure et les mots se reposent là, ils déchirent, ils tanguent, ils brûlent de passion, de vie ! Ils brûlent d'une vie blanche et profonde. Voyez.
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