Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
.
1 mars 2009

La Fin.

Nous l'écoutons, ce silence laissé, qu'on n'a pas envie d'éloigner à renfort de paroles. D'oppressant, il devient réconfortant. parce que ce n'est pas notre silence, juste le sien, la seul chose qui nous reste de son absence. Nous restons là, assis bêtement, les yeux noyés dans le vide, le cœur, dans la tristesse. Le balancement des aiguilles de l'horloge nous maintient, contre notre gré, dans la réalité. Nous laissons couler des larmes trop longtemps retenues. Puis vite, bien trop vite, je sens s'immiscer entre mes lèvres ce goût salé. C'est délicieux de sentiments ; de peine et de souffrance. La lune s'élève sans que nous ne nous en rendions compte. Les heures défilent sous nos yeux, rougis comme si nous les avions saignés, et nous n'esquissons toujours pas le moindre geste. Les sanglots se calment d'eux mêmes, sans un haussement de sourcil. Les pupilles dilatées, je me plonge dans l'antre lugubre de mes souvenirs, là où moi seul suis encore capable de pénétrer. Je revois des sourires et à mes oreilles parviennent ces voix que je voulais tant oublier. Leur visage me sourit et je ne me sens plus la force de leur tourner le dos. Alors, de dépit, je laisse ma main dans la sienne. Mon visage dessine un rictus étrange, j'ai depuis longtemps cessé de sourire et la reprise se fait durement ressentir. Je sens la chaleur, morte des années plus tôt, envelopper encore tout mon corps. Je réprime un frisson, maudis le présent qui veut me rattraper. Nous échangeons un regard complice. Ciel, c'est si douloureux. Nos visages se rapprochent et, irrémédiablement, nos lèvres s'effleurent. Le baiser d'autrefois, tendre et sucré, devient acide, glacial. Je voudrais presser ma bouche plus fort, et nous sentir tous deux vivants. Mais non. C'est ici, dans le lac sinueux de mon esprit, que s'achève notre adieu. Le dernier - il m'arrache une perle de tristesse du coin de l'oeil. Le tic tac revient, les voix se taisent dans ma tête. Un soupir. Je brise le charme, notre deuil qui des années durant m'a semblé éternel prend fin. Dans un ultime effort, je souris. Sans trop comprendre, on me rend mon sourire.

Paradose.

[.]

Publicité
Publicité
Commentaires
O
J'aime beaucoup.C'est triste et c'est beau !!<br /> <br /> Euh tu as rajouté un "pas" de trop ! <br /> A la huitièreme ligne : "Nous n'esquissons pas toujours le moindre geste. <br /> <br /> J'adore te lire. Bisous
.
  • Tu écris et là, juste là, tu te sens en vie. Le souffle, le souffle murmure et les mots se reposent là, ils déchirent, ils tanguent, ils brûlent de passion, de vie ! Ils brûlent d'une vie blanche et profonde. Voyez.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité